Un testament en faveur de Marie Bonnevial
Ce texte anticlérical reflète le combat des libres penseurs. De l'enfance à la tombe, ils souhaitent se soustraire à la pression morale de la religion, revendiquant le choix d'une vie sans Dieu ni dogme religieux.
Les libres penseurs militants préconisent de refuser tout contact avec la religion, y compris sur leur lit de mort. Cette volonté était souvent outre-passée et certaines familles appelaient un prêtre lorsqu'un des leurs était sur le point de succomber. Pour empêcher cette éventualité, Jeanne Marie Gachet (« femme André Vassel ») prépare de son vivant un dispositif permettant d'écarter tout homme de religion de son chevet. D'après l'inscription au verso du document, ce testament est « remis à la citoyenne Marie Bonnevial le 20 août 1871 ».
Jeanne Marie Gachet et Marie Bonnevial
Cette enveloppe a été conservée dans les affaires de Marie Bonnevial et atteste une grande proximité entre les deux femmes. Marie Bonnevial étant privée de revenus, on peut imaginer qu’elle était sous-locataire ou hébergée par des amis : les époux Vassel.
Il est indiqué en haut à gauche de l’enveloppe : «…renferme… billet de 100 francs ». Il est difficile de savoir si cette enveloppe a servi à acheminer des fonds. La lettre semble avoir suivi l’itinéraire suivant : Châtillon sur Indre – Châteauroux (9 mai 1872), Châteauroux – Paris (9 mai 1872), Paris – Auxerre (10 mai 1871), Auxerre – Lyon (11 mai 1872).