Présentation
Par quel mystère une jeune fille de milieu modeste, élevée par sa tante et son oncle au milieu du XIXe siècle devient-elle une figure exemplaire du militantisme républicain et laïque ? Quelle énergie, quelle audace, quelle volonté ont permis à une humble institutrice consciencieuse de braver la loi, d'adhérer à la Libre pensée, d'aider les Communards victimes de la répression, de soutenir l'action de Garibaldi, de devenir féministe, puis franc-maçonne?
Après sa mort accidentelle, quelques semaines après l'armistice de la Grande Guerre, le nom de Marie Bonnevial a été donné à quelques rues, en hommage à son dynamisme et son action républicaine.
Inconnue du grand public, elle représente un itinéraire social, professionnel et intellectuel hors du commun que nous connaissons grâce à l'itinéraire improbable d'un carton d'archives conservé au Centre des archives du féminisme de l'Université d'Angers.
Les archives de Marie Bonnevial au CAF (Angers)
Pillées par les nazis en pleine guerre mondiale, gardées par les Soviétiques après qu’ils les eurent à leur tour saisies, prétendument « classées », les archives de Marie Bonnevial furent restituées à la France qui les remit au Conseil National des Femmes Françaises, la première fédération d’associations féminines et féministes.
Conscientes de la valeur historique de ces documents, les responsables de ce Conseil déposèrent leurs archives avec le carton consacré à Marie Bonnevial au Centre des Archives du Féminisme de la Bibliothèque universitaire d’Angers : 0,20 ml, soit un kilo de documents inédits sur une vie de pédagogue et de militante engagée dans de nombreux combats.