La question du droit de vote
Marie Bonnevial est une ardente féministe, militante inlassable des droits des femmes et du droit de vote en particulier. Cette carte postale a été conservée dans le carton d’archives Marie Bonnevial du CAF. Elle est la traduction d’une carte anglaise et sert la propagande des féministes. Elle est en vente à la Bibliothèque Féministe, 13 rue du Moulin de la Pointe, Paris XIIIe. Sur la vignette de gauche, un candidat aux élections gravit les marches d’un immeuble assez sombre. Il plaint les habitants de cet immeuble et se dit : « Ces pauvres gens ! si je leur donnais 50 francs ? ». Ce sentiment non dépourvu de pitié s’apparente aussi à l’achat du vote.
Or sur le palier, le candidat se trouve nez à nez avec une femme et deux enfants en bas âge, et juste derrière eux une femme âgée. Surpris, il constate qu’il n’y a pas d’hommes, et donc pas d’électeurs dans cette maison. Il conclut, condescendant : « Ah ! Zut ! Tenez, ma bonne femme, voilà 50 centimes. » Ces deux vignettes mettent bien en évidence un certain mépris de classe du candidat et son sexisme évident : les femmes ne votent pas donc ne comptent pas et inversement.