La gestionnaire d’un personnel nombreux

Extrait d'un inventaire pour le roi (cote 101 H 159), anonyme, 1640, Angers, Archives départementales de Maine-et-Loire, © Musea. 

L'administration et l'entretien du temporel nécessitent la présence permanente d'un personnel important et varié, dépendant directement de l'abbaye (officiers, domestiques), soit plus de 90 personnes en 1640. À cela s'ajoute une foule d'artisans, d'ouvriers de Fontevraud et de ses environs, qui ne vivent que des commandes de l'abbaye. Comme le souligne l'extrait ci-contre d'un inventaire réalisé pour le roi en 1640, les professions sont très variées, répondant à différents besoins : pour l'administration de l'abbaye et de ses domaines (un intendant, un argentier), pour la justice (un sénéchal, des procureurs et avocats), pour les soins (un médecin, un chirurgien et un apothicaire).

Des religieux occupent aussi des fonctions particulières comme secrétaire ordinaire de l'abbesse, aumônier, sacristain. De multiples métiers participent aux activités quotidiennes pour l'approvisionnement, tant en nourriture qu'en bois, mais également pour l'entretien des bâtiments et des jardins. Des familles entières et même sur plusieurs générations y travaillent ou la fournissent en matériaux. La parentèle des officiers occupant les fonctions les plus élevées, obtient même le privilège d'être inhumée dans l'église abbatiale comme le souligne les registres paroissiaux. Hors de l'univers clos de l'abbaye, Jeanne-Baptiste de Bourbon se préoccupe de l'instruction des enfants de la paroisse et propose des maîtresses d'école. Elle fait appel à des artistes. L'abbesse dirige un centre économique, attractif, par les commandes qu'elle passe et le travail qu'elle procure.

Extrait d'un inventaire, 1640

Un inventaire de 1640, pour le roi, indique quelles sont les charges de l'abbaye et donne la liste du personnel (entre 90 et 100 personnes). En plus de la nourriture et de l'entretien de 230 religieuses et de 50 religieux, les dépenses pour le personnel s'élèvent au moins à 12 000 livres par an (pour les officiers).