Solidarité avec les prisonnières politiques
Dans les années 70 se constituent des groupes militants inspirés par l'essor du féminisme, les mouvements de contestation en France et sur le plan international et dont l'action est centrée principalement sur leur pays d'origine. Beaucoup sont des femmes en exil, ou des étudiantes. Le mouvement des femmes se mobilise à maintes reprises dans des initiatives de solidarité internationale féministe. La mort à l'issue d'une grève de la faim de Saïda Menebhi le 11 décembre 1977 a contribué à sensibiliser au sort des prisonnier-e-s politiques au Maroc sous le régime de Hassan II. Le meeting du 14 janvier 1978 est organisé par de nombreux groupes de femmes et féministes. Des Comités de lutte contre la répression au Maroc sont très actifs jusqu'au milieu des années 80. Les militantes marocaines membres de l'Union nationale des étudiants marocains ou exilées créent en 1972 une Association des femmes marocaines et en 1979 le Groupe femmes marocaines.
Solidarité internationale féministe
Les collectifs de femmes étrangères, migrantes ou exilées, trouvent des possibilités de s'organiser et se rendre visibles dans les initiatives du mouvement des Femmes et les espaces féministes. Manifestations du 8 mars, débats publics, fêtes, lieux de femmes permettent aussi des interactions au quotidien entre femmes d'origines et de parcours divers.
Les initiatives de solidarité internationale, avec les femmes d'Amérique du Sud, du Maroc, d'Iran, d'URSS, sont une possibilité pour des femmes exilées ou migrantes de s'exprimer. Mais elles sont le plus souvent vues comme porte parole des luttes dans leur pays, leurs parcours et leurs difficultés personnelles restant à l'arrière plan. Dans la presse féministe des années 70 et du début des années 80, on trouve des témoignages, des interviews, des échos de manifestations ou d'initiatives militantes, notamment dans Histoires d'Elles et Les Cahiers du féminisme, ainsi que de très nombreux articles sur les luttes des femmes dans les autres pays. Mais il manque d'une prise en compte globale et synthétique de la question des migrations et des exils des femmes problématisée d'un point de vue féministe.
Groupe femmes marocaines
Militantes d’organisations politiques ou syndicales, opposantes au pouvoir de Hassan II, ces femmes marocaines en France luttent contre la répression politique et pour les droits des femmes au Maroc.
Le Groupe femmes marocaines participe avec le Groupe femmes algériennes à la création d’une coordination des femmes maghrébines (octobre 1980) et de l’Association des femmes maghrébines Les Yeux ouverts en 1984. D’autres militantes marocaines membres de l’ATMF (Association des travailleurs marocains en France) forment en 1982 l’Association des femmes arabes immigrées en France en 1982 à Gennevilliers après avoir animé une émission sur une radio locale, Radio G. Cette association existe jusqu’à la fin des années 90.