Exilées sud-américaines
À partir de la fin des années 60 des exilées brésiliennes, puis, après 1973, chiliennes, argentines, uruguayennes sont présentes en France. Elles forment assez rapidement des collectifs de femmes, le premier étant le Groupe latino-américain des femmes en 1972. Après sa disparition se forme un autre groupe, le Groupe femmes latino-américaines, à l'issue d'un meeting intitulé « Parole aux femmes d'Amérique latine » organisé le 4 mars 1977 par le journal L'information des femmes. Il existe aussi des collectifs organisés sur une base nationale, comme le Collectif des femmes chiliennes, le Cercle des femmes brésiliennes, ou encore SOLMA (Solidarité avec les mères de la Place de Mai), à l'initiative d'une femme argentine. Ces collectifs de femmes occupent une place importante dans les mouvements de l'exil latino-américain et sont le cadre d'une réflexion politique novatrice sur les luttes de femmes et sur les parcours d'exil.
Groupe latino-américain des femmes
Le Groupe latino-américain des femmes se constitue en 1972, formé principalement par des exilées et des étudiantes et fonctionne de manière informelle, se réunissant dans des cafés, puis au GLIFE (Groupe de liaison et d’information femmes et enfants), un espace féministe dans le quartier des Halles.
Quelques militantes du groupe publient à partir de 1974 un bulletin bilingue, espagnol et portugais, Nosotras, dont la collection (26 numéros) se trouve à la Bibliothèque Marguerite Durand. L’équipe de Nosotras organise des réunions mensuelles et des permanences, des débats (viol, avortement, sexualité, féminisme, solidarité internationale…), des projections de films, et agit en coordination avec les groupes du Mouvement de libération des femmes.
Collectif des femmes chiliennes
Créé en 1979 par des Chiliennes exilées à la suite du coup d'État de 1973, ce collectif se veut un lieu de rencontre et d’entraide unitaire de femmes chiliennes exilées en France, favorisant l’action solidaire, organisée en 1983 avec des organisations de femmes au Chili, en France et dans d’autres pays.
Elles prennent différentes initiatives pour sensibiliser à la situation du Chili, comme en 1983 sur le parvis de Beaubourg lors de la semaine « Chili lorsque l’espoir s’exprime » organisé par Action solidaire en 1983, en présentant un spectacle de danses et de peinture murales, ou encore l’organisation d’un concert d’hommage à Violetta Parra en 1988. Un autre volet de leur action concerne l’organisation de rencontres internationales de femmes chiliennes en exil. Les dernières initiatives du groupe se déroulent après le départ de Pinochet afin d’exiger des poursuite contre les responsables de la dictature (rassemblements lors de l’anniversaire du coup d’Etat, devant l’Ambassade du Chili, 1990-1992).