Marche pour l'égalité et contre le racisme (I)
En 1983, une grande marche, lancée par des jeunes des Minguettes (banlieue lyonnaise) parcourt la France. Elle est une affirmation collective de la jeunesse issue de l'immigration, dénonçant les violences racistes et les discriminations, revendiquant l'égalité. Un autre cortège part de Marseille, où l'Association des femmes maghrébines en action joue un grand rôle. Elle organise le 24 novembre un « Forum Justice » pour dénoncer les crimes racistes et l'impunité des meurtriers. Marseille a été un lieu de mobilisations important contre les crimes racistes, contre les refoulements et expulsions d'étrangers, à la fin des années 70.
En 1985, l'Association des femmes maghrébines en action disparaît et certaines de ses militantes s'investissent dans la création d'une association de femmes dans les quartiers Nord de Marseille, Schebba qui existe depuis 1986.
Crimes racistes
Au cours des années 70 et au début des années 80, de nombreux jeunes hommes sont victimes de meurtres qualifiés de racistes ou sécuritaires, tués par des policiers ou des voisins, ces crimes demeurent souvent impunis.
Les femmes et les jeunes filles sont très présentes dans les manifestations de protestation contre ces crimes, comme ici à Marseille après la mort d’un jeune homme, Laouri, tué lors d’un contrôle de police. Les marcheur-e-s de 1983 défilent avec des portraits des victimes, et une Association des mères des victimes de crimes racistes se forme en 1983, animée par des femmes de la région lyonnaise (son siège est à Vaulx-en-Velin). Elles organisent deux rassemblements devant le ministère de la Justice, Place Vendôme à Paris, à l’image des « folles de la place de mai » d’Argentine, le 21 mars et le 27 octobre 1984.