Marche pour l’égalité et contre le racisme (II)

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Accueil de la Marche au Franc-Moisin, Association des femmes du Franc-Moisin, novembre 1983, photographie noir et blanc, © collection particulière. 

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Manifestation à Marseille, Pierre Ciot, 1er mai 1981, photographie noir et blanc, © collection particulière.

La Marche pour l'égalité et contre le racisme est l'occasion de rencontres dans les quartiers, comme, début décembre 1983, au Franc-Moisin à Saint-Denis où l'Association des femmes du Franc-Moisin a été fondée en juillet 1980, à la suite d'une formation organisée par le GRETA. Son objectif est de favoriser l'autonomie des femmes, de développer des activités et de créer un lieu de rencontre et d'animation dans cette cité construite dans les années 60 sur l'emplacement d'un ancien bidonville, avec une population française et immigrée (espagnole, maghrébine, puis africaine…). Cette association existe encore aujourd'hui  Les associations locales de femmes s'organisent dans des espaces urbains qui deviennent de plus en plus un enjeu, du fait de la crise et des restructurations économiques et des ségrégations dans l'habitat. Les femmes dans l'immigration acquièrent davantage de visibilité. Ces espaces peuvent en outre être vus comme un prolongement de l'univers domestique, et les femmes, moins présentes dans l'espace public, mais de plus en plus nombreuses, s'y organisent et construisent des solidarités à partir de problèmes concrets et quotidiens.

Femmes dans l'immigration

Les femmes constituent, selon les recensements de la population, 39,2% de la population étrangère en 1968, 40% en 1975, 43% en 1982. Les femmes sont donc loin d'être absentes et arrivent en France comme travailleuses ou par le regroupement familial qui était déjà important bien avant 1974.

Le Collectif de soutien aux femmes sans papiers devient en 1983 le Collectif femmes immigrées, qui continue ses activités jusqu'à la fin des années 80. Le CFI est un regroupement de collectifs et d'associations de l'immigration ou de solidarité ainsi que de femmes à titre individuel. Le Collectif femmes immigrées s'efforce de synthétiser les revendications des femmes immigrées pour l'égalité et pour « un statut autonome ». Le regroupement familial est un enjeu pour les femmes, dont le droit au séjour dans ce cadre dépend du bon vouloir du mari, et se trouve limité par les dispositions légales restrictives. Le regroupement familial est une procédure permettant l'entrée et le séjour en France des enfants et du conjoint d'un étranger qui y réside légalement et qui doit remplir certaines conditions de ressources et de logement. La majorité des adultes rejoignants sont des femmes. Les dispositions sur le regroupement familial témoignent d'une conception de l'immigration distinguant les "travailleurs immigrés" (pensés au masculin) et les "familles", les femmes étant vues avant tout comme des épouses et des mères. Le regroupement familial est un enjeu dans les politiques migratoires et de nombreuses dispositions législatives et réglementaires visent à l'encadrer.

Marche pour l’égalité et contre le racisme (II)