Femmes exilées
Le nombre d’exilés et de demandeurs d’asile s’accroît, leurs origines et les motifs de leur exil se diversifient. Des femmes exilées s’organisent, des latino-américaines tout particulièrement, dont certaines ont écrit sur le processus d’exil et la façon dont leur prise de conscience féministe a été favorisée par l’exil, des cambodgiennes qui forment l’Association d’aide aux femmes khmères en 1977, des Iraniennes de l’association l’Eveil en 1985.
Entre 1987 et 1991 existe à Paris une Association des femmes réfugiées réunissant des réfugiées de plusieurs nationalités. On commence à s’interroger sur les singularités des parcours d’exil des femmes, les difficultés qu’elles rencontrent et les ressources qu’elles mettent en œuvre dans leurs interactions avec la société d’accueil. Les spécificités des persécutions qui peuvent provoquer l’exil apparaissent au cours des années 90, quand des femmes commencent à demander l’asile sur le fondement de tels motifs de persécutions (la première demande d’asile d’une femme menacée d’excision date de 1991) et quand juristes et associations de solidarité s’efforcent de faire reconnaître le statut de réfugié pour ces femmes persécutées.