Agir pour le féminisme, sans les médecins ?

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Fig. 1 : Vœu de l'association départementale du Loiret lors du congrès annuel du MFPF (1976), 21x28,5 cm, fonds du MFPF (60 AF 10), Centre des archives du féminisme d’Angers.

Du discours savant au discours militant

Malgré les avancées portées par les médecins depuis les années 1960, la notion de pouvoir médical et la légitimité qui lui est associée semblent perdre leur force au début des années 1970, alors que les mouvements féministes s’affirment. Certaines associations, comme le MFPF, adoptent un discours plus militant, ouvertement féministe (Fig. 1) qui remplace progressivement le discours savant développé par les médecins et qui avait pourtant aidé à forger la légitimité du mouvement à ses débuts. Cette remise en question s'accompagne d’une réflexion sur la place des médecins, et notamment des hommes médecins dans les associations. Lors de son dixième congrès national en 1973, le MFPF décide de dissoudre le collège des médecins, vu comme une forme de pouvoir parallèle devenu embarrassant pour le mouvement.

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Fig. 2 : Affiche du MLAC d’Aix-en-Provence (1976), 22x29 cm, fonds du MLAC (60 AF 12), Centre des archives du féminisme.

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Fig. 3 : Pétition de soutien aux militantes du MLAC d’Aix-en-Provence, extrait d’un bulletin du MLAC (1976), 21x27,5 cm, fonds du GIS (44 AF 28), Centre des archives du féminisme.

Connaître son corps, par et pour les femmes

Face à une approche du corps des femmes qu’elles estiment trop médicalisée, et pour lutter contre ce qu’elles perçoivent comme un contrôle médical, les militantes s'organisent. Le self-help popularisé par les groupes de féministes américaines se diffuse en France, notamment en 1973 avec la parution en français de l'ouvrage Notre corps, nous-mêmes, écrit par un collectif de femmes de Boston. Le partage des expériences vécues en tant que femmes constitue le socle de ce type de militantisme. Par exemple, certaines féministes, qui ne sont pas médecins, continuent à pratiquer illégalement des avortements (Fig. 2) et se voient poursuivies pour exercice illégal de la médecine (Fig. 3). Ces militantes considèrent que la contraception et l'avortement sont avant tout l'affaire des femmes (Fig. 4). Face à la loi Veil dont les limitations et l'application leur paraissent peu satisfaisantes, des femmes se regroupent en association d'usagères pour faire pression sur le corps médical (Fig. 5).

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Fig. 4 : Tract du MLAC Place des fêtes (1979), 21x27 cm, fonds du MFPF (60 AF), Centre des archives du féminisme.

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Fig. 5 : Affiche de l’association des usagères du centre d’IVG de l’hôpital Bichat, auteur inconnu (1982), 30,5x43 cm, fonds du MLAC (10 AF 38), Centre des archives du féminisme.