L’oppression sexuelle des femmes
En quarante ans, le champ d'action du MFPF s'est considérablement élargi. Parti d'un militantisme sectoriel très précis et identifiable (le contrôle des naissances), le Planning a étendu son analyse à tous les secteurs de la vie sociale et politique. On passe de la maîtrise de son corps à la maîtrise de sa vie, avec des positions politiques plus globales et plus cohérentes. Y-a-il une hiérarchie des combats ? Quelles sont les priorités ? Les luttes principales ? Les affiches du Planning suivent de plus en plus l'agenda politique et juridique de la France.
En 1987 le Planning s'engage dans le « collectif contre le viol ». L'affiche qui en découle « Le viol est un crime » et « Quand je dis non, c'est non » amorce une communication avec des phrases-choc. Elle dénonce les violences des proches : l'époux, le père, le beau-père.
Dans un contexte qui ne reconnaît pas encore le « viol conjugal », le MFPF choisit la clarté et incite les victimes à se manifester. Il soulève un tabou. À une époque où les policiers ne sont pas encore formés à recevoir les témoignages, cette campagne de dénonciation des violences mettra souvent en évidence le manque de moyens pour l'accueil des victimes de violences domestiques.