Lettre d’une ancienne institutrice à une débutante

Dublin Core

Sujet

Lettre

Créateur

Bonnevial, Marie

Date

1910

Droits

Centre des Archives du Féminisme

Format

image/jpeg

Type

Texte

Identifiant

MUSEA_EX02_I01

Résumé

Lettre d’une ancienne institutrice à une débutante, Marie Bonnevial, 1910, papier et encre, 29,5 x 19,5 (cm), Angers, © CAF.

Text Item Type Metadata

Original Format

Texte manuscrit
29,5 X 19,5

Location

Angers

Transcription1

PAGE 1 : Ma bonne amie, Vous me demandez mes conseils pour la tenue des votre ( ?) en classe de vos petites élèves. Je vous transmettrai avec plaisir les leçons que j’ai reçues de l’expérience mais il faut avant tout ranimer votre courage et ne pas vous laisser abattre au premier échec : ne vous dites jamais, je ne réussirai point, je n’arriverai point à ce but : rien n’est impossible à une volonté ferme et ce mot doit être banni du dictionnaire de l’institutrice zélée. Vos élèves, dites-vous, sont étourdies, distraites et sans énergie à la leçon ; et de tout cela, déchargeant tranquillement votre conscience vous en accusez leur caractère ou leur mauvaise volonté. Sans doute les élèves sont coupables mais le sont-elles seules et les premières ? N’y a-t-il pas un peu de négligence du côté de la maîtresse ? C’est ce qu’il nous faut examiner et ce qui nous fera peut-être trouver un remède à la surexcitation des unes et à l’indolence/insouciance des autres. Et d’abord apportez-vous à la leçon tout l’entrain qui doit l’animer ? Comment l’esprit apathique du professeur sortira-t-il de cet engourdissement à une leçon où rien n’éveille son imagination où la PAGE 2 : maîtresse elle-même ne paraît point animée des sentiments qu’elle réclame de ses élèves ?
Donnez donc à votre leçon un air de fête qui fera trouver au travail le plaisir du jeu sans cependant en faire un amusement, car les imaginations vives et exaltées y trouveraient leur compte et distrairaient leurs compagnes. Mais animez-la par des récits intéressants, qui seront en même temps utile [sic] au développement intellectuel. (…)
Mais surtout gardez-vous de leur donner des travaux au dessus de leur portée qui fatigueraient bientôt leur esprit, l’esprit est comme un arc, si on le tend trop on le rompt.
Habituez les élèves à parler beaucoup et bien, en leur posant de nombreuses questions et corrigeant s’il y a lieu leur mauvaise diction. Donnez enfin à la leçon un caractère dramatique si l’on peut dire.
Tout être pensant aime à recevoir satisfaction pour ses bonnes actions, et les enfants surtout à cause de la faiblesse de leur PAGE 3 : raison. Montrez-vous donc joyeuse et satisfaite toutes les fois que vos élèves auront bien répondu, et donnez à un travail bien fait vos encouragements pour soutenir leur bonne conduite.
Veillez surtout à ce que l’ordre et la discipline règnent dans la classe et que votre regard embrasse l’ensemble comme il doit pénétrer chaque élève en particulier.
Donnez quelques instants à la méditation de mes avis et tachez de les mettre à profit. Vous verrez alors nos petites étourdies devenir attentives et toutes être actives à la leçon et faire de très bonnes élèves. Vous-même encouragée par leur bonne volonté, éclairée de plus en plus par votre propre expérience, vous acquerrez chaque jour une nouvelle qualité, vous deviendrez ainsi une excellente maîtresse et vous trouverez de plus en plus de charme à l’enseignement.

Fichiers

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Mots-clés

Citer ce document

Bonnevial, Marie, “Lettre d’une ancienne institutrice à une débutante,” MUSEA 2004-2022, consulté le 22 novembre 2024, https://musea-archive.univ-angers.fr/items/show/1361.

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