Lettre à Marie Bonnevial
Dublin Core
Sujet
Lettre
Créateur
Minck, Paule
Date
1871-10
Droits
Centre des Archives du Féminisme
Format
image/jpeg
Type
Texte
Identifiant
MUSEA_EX02_C01
Résumé
Lettre à Marie Bonnevial, Paule Minck, octobre 1871, papier et encre, 21,5 x 13,5 (cm), Angers, © CAF.
Text Item Type Metadata
Original Format
Texte manuscrit
21,5 X 13,5 cm
Location
Angers
Transcription1
PAGE 1 : Comme vous devez m'en vouloir chère amie de mon long silence comme vous devez m'accuser d'oubli, de négligence de toutes sortes de vilaines choses et comme sans doute vous devez porter des jugements téméraires sur mon compte. Je vais donc bien vite m'expliquer afin de ne pas laisser votre imagination par trop vagabonder dans le pays des suppositions et pour que votre cœur ne s'afflige pas en doutant de ma sincère sympathie pour vous. Lorsque je reçus votre bonne lettre de la fin d'août il y a déjà 6 semaines j'étais un peu souffrante et je la communiquai à ces dames du comité pour qu'elles me renseignent sur Genève qu'elles connaissent mieux que moi et qu'elles m'aident à faire. PAGE 2 : les démarches nécessaires.
Mme Gandillon s’est très activement occupée de vos demandes et elle vous a répondu elle même puisqu’elle avait à vous écrire en son nom et à celui du comité.
Tranquille alors au sujet de la réponse que vous attendiez je me remis au travail et me plongeai entièrement dans un ouvrage très sérieux que je fais et qu’on attend.
Puis le congrès de Lausanne vint et la fièvre de la lutte me montant au cerveau j’oubliai tout et ne songeai plus qu’à combattre efficacement pour mes idées socialistes, pour le peuple et pour la vraie République – rien de celle de M. Thiers –. De retour de Lausanne je tombai presque aussitôt malade – je le suis encore – et c’est étant dans mon lit douloureusement étendue que j’ai reçue [sic] la brochure l’Extermination que vous m’avez si gracieusement envoyée. PAGE 3 : Merci chère amie d’avoir pensé à moi, merci surtout de ne pas m’en vouloir de mon vilain silence, mais vous avez compris n’est-ce pas que vous écrivant ou non je ne vous en aimais pas moins ; et je ne crois pas en effet que la sympathie que nous éprouvons l’une pour l’autre puisse être altérée ou atténuée par le temps, la distance et même le silence. Je vous ai senti de suite : vous êtes une nature forte, intelligente et dévouée et à ces natures là je m’attache à jamais moi.
Combien je suis peinée que votre journal n’ai [sic] pu vivre j’aurais été si heureuse de vous envoyer parfois ma prose ! mais si vous faites paraître quelques publications à intervalles irréguliers faites le moi savoir d’avance et je vous enverrai pour elles toujours autant de lignes que vous le désirez. PAGE 4 : Ces dames du comité central de notre association des dames – comité dont je fais partie – ont l’intention de fonder aussi un journal, nous le pourrons plus facilement que vous, derrière les montagnes de Suisse nous sommes à l’abri du cautionnement – et en vérité je trouve que notre ligue a besoin d’un organe spécial –. Dans le cas ou [sic] nous pourrions mettre notre projet à exécution nous comptons entièrement sur toutes les dames de votre Ligue Républicaine de Lyon. J’ai rencontré Jules Frantz ici, il n’est pas très bien vu parmi les émigrés de Lyon, pourriez vous me renseigner pourquoi. (…)
Mme Gandillon s’est très activement occupée de vos demandes et elle vous a répondu elle même puisqu’elle avait à vous écrire en son nom et à celui du comité.
Tranquille alors au sujet de la réponse que vous attendiez je me remis au travail et me plongeai entièrement dans un ouvrage très sérieux que je fais et qu’on attend.
Puis le congrès de Lausanne vint et la fièvre de la lutte me montant au cerveau j’oubliai tout et ne songeai plus qu’à combattre efficacement pour mes idées socialistes, pour le peuple et pour la vraie République – rien de celle de M. Thiers –. De retour de Lausanne je tombai presque aussitôt malade – je le suis encore – et c’est étant dans mon lit douloureusement étendue que j’ai reçue [sic] la brochure l’Extermination que vous m’avez si gracieusement envoyée. PAGE 3 : Merci chère amie d’avoir pensé à moi, merci surtout de ne pas m’en vouloir de mon vilain silence, mais vous avez compris n’est-ce pas que vous écrivant ou non je ne vous en aimais pas moins ; et je ne crois pas en effet que la sympathie que nous éprouvons l’une pour l’autre puisse être altérée ou atténuée par le temps, la distance et même le silence. Je vous ai senti de suite : vous êtes une nature forte, intelligente et dévouée et à ces natures là je m’attache à jamais moi.
Combien je suis peinée que votre journal n’ai [sic] pu vivre j’aurais été si heureuse de vous envoyer parfois ma prose ! mais si vous faites paraître quelques publications à intervalles irréguliers faites le moi savoir d’avance et je vous enverrai pour elles toujours autant de lignes que vous le désirez. PAGE 4 : Ces dames du comité central de notre association des dames – comité dont je fais partie – ont l’intention de fonder aussi un journal, nous le pourrons plus facilement que vous, derrière les montagnes de Suisse nous sommes à l’abri du cautionnement – et en vérité je trouve que notre ligue a besoin d’un organe spécial –. Dans le cas ou [sic] nous pourrions mettre notre projet à exécution nous comptons entièrement sur toutes les dames de votre Ligue Républicaine de Lyon. J’ai rencontré Jules Frantz ici, il n’est pas très bien vu parmi les émigrés de Lyon, pourriez vous me renseigner pourquoi. (…)
Citer ce document
Minck, Paule, “Lettre à Marie Bonnevial,” MUSEA 2004-2022, consulté le 23 novembre 2024, https://musea-archive.univ-angers.fr/items/show/1355.